Si Nîmes olympique m’était conté…
En ce mois de mars nous étions obligé de rendre hommage, à l’une des figures incontournables du NO Jean Bandera le savoyard né le 18 mars 1934 à Chambéry.
Débutant sa carrière de footballeur aux Cheminots de Chambery, il tapa dans l’oeil des recruteurs nimois, signant au Nîmes Olympique comme amateur en 1954 tout en faisant son service militaire à Nîmes. Évoluant sa 1ère saison dans l’équipe de CFA (3ème division) sous les ordres de Marcel Rouviere, il intégra rapidement l’équipe première de Pierre Pibarot au cours de la deuxième partie de saison effectuant une dizaine de rencontres en D1. Le 07 février 1954 Jean Bandera débute dans l’elite pour une victoire 3-1 contre Lens à Jean Bouin.
Au cours de cette saison 1954 55 il participera à 10 matchs…à 5 postes differents.
L’arrivée de Firoud à la tête de l’équipe fanion en 1955 verra aussi l’éclosion de Jeannot Bandera au côté de son ami de toujours Pierre Barlaguet, inséparables ils constituèrent un tandem de demi ailes aux qualités complémentaires rempli de jeunesse et d’enthousiasme. Après une saison avec 22 matchs au compteur, Bandera était plus que jamais l’homme à tout faire de l’effectif, souvent remplaçant jamais décevant palliant aux blessures de cadres, il participa à la saison glorieuse 1957 58 (18 matchs titulaires) du club vice-champion de France mais ne joua pas la finale de la coupe de France contre le grand Reims.
1958-1959 la consécration, Firoud décida de le positionner en défense centrale palliant à la blessure de Schwager en fin de saison précédente et ayant du mal à retrouver son niveau ajouté aussi au départ imprévu de Mazzouz. Créant avec Maurice Lafont un redoutable duo protégeant Roszak de façon hermétique, 12 matchs joués pour seulement 8 buts encaissés, Bandera était devenu un Titulaire indiscutable de cette saison, faisant l’intégralité des 38 matchs en défense, mais échouant avec ses coéquipiers encore à la deuxième place de la D1 derrière l’OGC Nice. La saison suivante suite à la blessure de Lafont, un jeune martiniquais Charles Alfred aux qualités athlétiques hors norme glissa en défense centrale au côté de Jeannot Bandera, donnant une assise défensive importante associé à une attaque prolifique, ce qui permit au Nîmes Olympique d’être leader nettement à mi championnat devant Reims.
C’est au cours de cette saison 1959/60, que le pauvre Jeannot lors de la 8 ème journée au stade de la Cavée verte au Havre et malgré une victoire nette 3 à 0 des crocodiles, fut blessé à la tête par une canette de bière (pleine) jetée par un spectateur et qui se brisa sur le crâne du solide défenseur. KO plusieurs minutes Jean Bandera continua le match (pas de remplaçants à cette époque), certains nîmois n’hésitant pas comme Salaber ou le jeune Landi qui débutait en pro ce-jour là, à escalader le grillage pour dénicher le coupable…
Encore deuxième du championnat de France, la saison d’après fut plus compliquée, à l’image de la defense souvent bouleversée, Venturi perdit sa place et Bandera alterna avec le jeune Garnier au poste d’arrière latéral. Cette saison permit au NO de participer pour la 2ème fois à la finale de la coupe de France contre Sedan, titulaire le 07 mai 1961 Bandera n’empêcha pas les crocos de s’incliner 1-3.
La saison 1961-1962, Bandera perdra sa place de titulaire au profit de Christian Oliver l’ex sedanais, il ne sera titulaire qu’à 12 reprises ne prenant pas part à ce fameux dernier match au Stade Français où Nîmes Olympique perdit le titre sur un but de Skiba. Redevenu titulaire au milieu de terrain avec son compère de toujours Pierrot Barlaguet, la saison suivante commença à marquer la fin de l’apogée nîmoise au sommet de l’élite (6eme). 1964 l’histoire nîmoise comme joueur se termina pour Jean Bandera, avec le départ de Firoud pour Toulouse, il décida alors de quitter le Gard pour la Bourgogne signant en amateur comme entraîneur-joueur au club de l’AS Decize dans la Nièvre. Decize tombé en promotion d’honneur, la reconversion de Jeannot était trouvée, durant 6 saisons il amena son expérience, sa pédagogie et son sens du travail au club bourguignon lui apportant un titre de champion de DH, une montée en CFA et un seizième de finale de coupe de France.
Son épouse nîmoise ayant le mal du pays, Jeannot Bandera revient dans le Gard et s’occupa avec son ami Émilio Salaber du club de Montfrin. À la demande d’Henri Noel il retrouve le Nîmes Olympique en juillet 1976, succédant à Daniel Charles Alfred il devient entraîneur des juniors, soulevant avec une jeune et talentueuse génération Esclassan, Sabatier, Castagnino, Vierjon, Pupo…une 4ème coupe Gambardella le 17 mai 1977 en battant Reims, formant un trio de dirigeants emblématiques du club avec messieurs Delprat et Viala. 1978/79 venant de Bourges, c’est le grand retour au NO de Pierre Barlaguet, qui prend en charge le centre de formation du Nîmes Olympique avec comme adjoint son ami Jeannot.
Responsable technique de la section « jeunes », il remporta de nombreux trophées district et ligue avec ses jeunes pousses, continuant aussi à être en charge du recrutement des futurs talents crocos.
Quelques années plus tard il assuma avec Barlaguet l’entraînement professionnel quand le club fut en difficulté après le départ d’Henri Noel et l’arrivée du président Jean Bousquet. En juin 1985 Jean Bandera déjà malade quitte son club de toujours, il décédera en avril 1986 après un combat plein de courage contre la maladie à l’âge de 52 ans. Jean Bandera c’est 11 ans sous le maillot croco et plus de 235 matchs officiels en D1 et coupe de France, titulaire de la médaille de la jeunesse et des sports et du diplôme d’État d’entraîneur de football, il reste comme l’un des piliers de la grande époque de Kader Firoud, arrivé de sa Savoie à 20 ans il aura marqué le football à Nîmes de son empreinte. Joueur professionnel exemplaire formateur intelligent aux grandes qualités humaines, Jeannot Bandera cet athlète remarquable aura tout connu au Nîmes Olympique portant haut les couleurs du club, le plus bel hommage que l’on pouvait lui rendre restera la phrase de son ami Pierre Barlaguet pour évoquer son souvenir : « des hommes comme toi ne peuvent pas être tout à faits morts »
Article de Bertrand Bianciotto
Remerciement JC Roux