Si Nîmes olympique m’était conté…

En ce mois de décembre, nous rendons hommage à l’un des piliers de la défense croco des années 80, le sympathique Jean Luc Fournier.


Né à Istres le 01 décembre 1958, Jean Luc c’était la régularité même, joueur discret et d’une grande gentillesse, il effectua 4 saisons pleines au Nîmes Olympique entre 1981 et 1985 couronnées d’une montée memorable en D1 en juin 1983. Grandissant du côté de Miramas, il débutera le football dans sa ville natale avant d’être enrôlé par le célèbre club formateur marseillais de l’AS Mazargues où il arrivera cadets puis juniors 1 évoluant aux côtés de futures pépites du football français comme les frères Roussey. Sélectionné en cadets du Sud Est, Jean Luc sera repéré  par le célèbre recruteur de l’AS St Étienne Pierre Garonnaire qui lui permet d’intégrer le prestigieux centre de formation des verts en 1976. Débutant en jeunes comme ailier, il se reconvertira défenseur latéral dans le Forez, gravissant tous les échelons des équipes de jeunes il deviendra aspirant puis stagiaire, obtenant le titre de Champion de France de 3ème division avec la réserve stephanoise en 1977. Barré en D1 par les Janvion, Repellini ou Merchadier, Jean Luc Fournier connaîtra son heure de gloire le 11 mars 1978, où Robert Herbin le titularise pour la première fois en D1 contre Laval, victoire (1-0) grâce à un but de Patrick Revelli.
Premier match « pro » et seule apparition en D1 avec la grande équipe des verts, il connaîtra quelques apparitions en fin de saison 1978 coupe d’Eté (édition spéciale de la coupe Intertoto) contre l’AS Rome, le Bayern Munich ou le MTK Budapest.
En 1978-79 Jean Luc n’apparaîtra plus jamais en equipe première, jouant toute la saison en réserve, en juillet 1979 il servira de monnaie d’échange dans le cadre de l’arrivée d’Alain Chaussin de Gueugnon chez les Verts. Deux saisons en D2 chez les forgerons de Gueugnon pour 63 titularisations, il marquera ses 2 premiers buts en pro  (et seuls) contre St Dié puis face à Toulouse en septembre 1980.

Ses très bonnes prestations en Bourgogne, attireront le recruteurs, dont Henri Noël et les dirigeants nimois, le Nîmes Olympique relégué en D2 cherche à renforcer sa défense pour pallier notamment au départ de Denis Jouanne vers l’OM. Le projet croco de retrouver immédiatement l’élite s’articule autour de jeunes joueurs issus de la formation comme Cubaynes, Castagnino, Ruffier ou Perez, encadrés par les Gamouh, Deledicq, Genet, Decillia ou le talentueux Jean Marc Ferratge, hélas malgré quelques matchs aboutis comme des victoires à Toulon ou  au Vélodrome contre l’OM (3-1), Nîmes Olympique termine à une décevante 6ème place.
Titulaire 21 fois pour sa 1ère année nimoise, 1982-83 démarre par l’arrivée de Pierre Barlaguet comme entraîneur principal, un début de saison compliqué pour Jean Luc Fournier blessé à cause d’une pubalgie tenace il restera pratiquement 10 mois en 1982 sans pouvoir confirmer sa place de titulaire indiscutable en défense.
A cause de sa blessure et de l’émergence du jeune Alain Lopez, Jean Luc Fournier retrouvera une place de titulaire en fin de saison, même s’il n’effectua qu’une dizaine de matchs sur la saison, dont ce match au combien important de barrage face à Reims, une victoire (3-1) à Jean Bouin, il ne quittera plus son poste de latéral, titulaire à Reims et Tours, Barlaguet utilisera son expérience, sa régularité et sa mentalité de combattant, pour retrouver la D1 comme au cours de cette nuit magnifique du 14 juin 1983 et ce (3-1) face aux tourangeaux envoyant le club dans l’élite.

Lors du retour de Nimes Olympique en D1, en 1983-84, Jean Luc Fournier restera le titulaire indiscutable du poste de latéral droit, joueur de devoir, Barlaguet fera de lui le joueur le plus utilisé de la saison avec Nygaard, ne manquant qu’une rencontre à Toulouse. Malgré un bel effectif Jean Luc et Nimes Olympique vivront une saison pénible finissant à la 19ème place avec seulement 6 victoires en D1, ce qui leur vaudra un retour à l’étage inférieur. Lors de la saison 1984-85 avec le renfort de l’international hollandais Poortvliet, Nimes affiche ses ambitions de remonter immédiate en D1, 3ème de leur poule ils échoueront  en pré-barrage défaite (0-2) face au FC Mulhouse des ex crocos les frères Mansouri. Jean Luc Fournier effectuera sa dernière saison nimoise, titulaire d’expérience, il sera l’un des joueurs les plus utilisés sur l’exercice. Arrivant en fin de contrat, il recevra une proposition de l’AS Nancy en D1, le provençal ne pourra pas refuser le contrat proposé par le coach Lorrain Arsène Wenger. Placé comme latéral gauche il gagnera sa place de titulaire face à Abreu ou Éric Bertrand. Se sauvant en barrage face à Mulhouse, Jean Luc Fournier effectuera 30 matchs en D1 puis 24 la saison suivante où il évoluera en charnière centrale avec le jeune Albert Cartier, mais il n’evitera pas au club nancéen de finir 19ème et de descendre. Jean Luc Fournier finira sa carrière de footballeur n amateur chez lui à  Miramas de 1987 à 1990, ayant fait des études en gestion comptabilité ce passionné de photographie se voyait plus tard dans sa reconversion devenir journaliste ou reporter. Il nous a quitté tragiquement dans un accident de voiture sur une route de Provence, en mars 2001, bien trop tôt à l’âge de  42 ans. Joueur emblématique de la montée de 1983, Jean Luc Fournier c’était le coéquipier parfait, fidèle et discret, il reste très présent dans la mémoire des supporters de Jean Bouin et des ses anciens coéquipiers, lui le Provençal devenu un vrai crocodile.

Article de Bertrand Bianciotto